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La Chine, la chloroquine et Raoult : 3 questions simples que je m’étais posées

25 février 2020. En Europe il devient clair que le Covid19 ne sera pas qu’une petite gripette passagère. La situation est critique dans certaines régions d’Italie. L’épidémie progresse rapidement. Et Didier Raoult publie une vidéo intitulée « Coronavirus : Fin de partie ! »

C’est un buzz énorme. Et le début d’un gigantesque scandale sanitaire. La chloroquine, puis l’hydroxychloroquine, est présentée comme un remède qui va mettre fin à la crise.

Nous avons le recul nécessaire et nous savons qu’il n’y avait pas de « fin de partie », que tout ceci n’était qu’un coup médiatique de la part d’un scientifique habitué aux mauvaises pratiques.

Mais revenons à l’époque, au début de la pandémie.

Didier Raoult est un chercheur très médiatisé, il dirige un institut hospitalo-universitaire sensé être à la pointe dans le domaine des maladies infectieuses. Cela semble du sérieux. Néanmoins, nombreux sont ceux qui doutent, voire qui crient à la mauvaise science et au charlatanisme.

Et moi, twittos lambda, sans formation scientifique, sans parcours académique, j’ai été rapidement convaincu que ce type était un bonimenteur et que tout ça n’était qu’un gigantesque foutage de gueule.

Ouais, je sais, j’ai l’air de faire le malin après coup. Mais j’insiste, pour moi toute cette histoire puait très fort dès le début et je n’avais aucune confiance dans ce type qu’on nous présentait comme un sauveur.

Déjà, il y avait la rapidité avec laquelle Didier Raoult était passé de ricaner sur une prétendue psychose du virus chinois, qui ne ferait pas plus de morts que les accidents de trottinette, à annoncer un remède miracle qui mettait fin à la crise.

Il avait passé tout le mois de janvier et une bonne partie du mois de février 2020 à se moquer de celles et ceux qui nous mettaient en garde contre ce nouveau virus venu de Chine. Et lorsque dans le nord de l’Italie (soit aux portes de la France) la situation a commencé à devenir critique, là, d’un coup, il se prend cette crise au sérieux… Mais juste pour nous annoncer qu’il a un remède à proposer.

Ce retournement me paraissait très suspect. J’avais l’impression d’un illusionniste qui nous sortait un lapin tout blanc de son chapeau pour nous faire oublier les âneries qu’il venait de raconter alors que, son chapeau, il aurait dû le bouffer.

Mais en fait, c’est surtout en pensant à la Chine que je me suis convaincu que tout ça, c’était de l’esbrouffe.

Coronavirus : fin de partie !

Je vous met un lien vers cette fameuse vidéo, datée du 25 février 2020, initialement baptisée « Coronavirus : fin de partie ! »

Voici le texte.

« Très bien, donc un scoop de dernière minute, une nouvelle très importante : les Chinois, qui sont ceux qui vont le plus vite, qui sont les plus pragmatiques, plutôt que de chercher un vaccin ou une nouvelle molécule qui soigne le coronavirus, ont fait ce qu’on appelle du repositioning, c’est-à-dire tester les molécules qui sont anciennes, qui sont connues, qui sont sans problème de toxicité, pour les tester contre leur nouveau virus.

Ils l’ont testée contre leur nouveau virus, ils ont trouvé comme ça avait été trouvé sur le SARS et oublié, que sur leur nouveau virus, leur nouveau corona, la chloroquine est active in vitro. J’avais été interviewé par la télévision chinoise. On m’avait demandé les conseils que je donnais aux Chinois et ce que j’attendais des Chinois, que je considère comme les meilleures équipes de virologie au monde. Je leur ai dit, j’espère que très très vite les Chinois nous donneront les résultats d’une première étude sur l’efficacité de la chloroquine sur les coronavirus.

Et ça vient de sortir. C’est efficace sur les coronavirus avec 500 mg de chloroquine par jour pendant 10 jours. Il y a une amélioration spectaculaire et c’est recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d’infection au coronavirus chinois. Donc c’est une excellente nouvelle. C’est probablement l’infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes, la moins chère. Et donc ce n’est pas la peine de s’exciter, il faut travailler. Ce n’est pas la peine de s’exciter et de promettre les vaccins dans 10 ans. Il faut travailler, voir les molécules potentiellement actives et qui sont immédiatement disponibles sur le marché.

La seule chose que je vous dis : faites attention, il n’y aura bientôt plus de chloroquine dans les pharmacies. »

1) Pourquoi est-ce annoncé à Marseille ?

En ce 25 février 2020, nous apprenions donc, de la bouche de Didier Raoult, directeur de l’IHU de Marseille, que les Chinois avaient résolu le problème du Covid-19.

Pourquoi est-ce que nous apprenons cette nouvelle de cette forme-là, et non pas par une annonce triomphaliste des autorités chinoises ?

Imaginez.

Les Chinois découvrent le remède qui fait du covid une infection respiratoire facile à traiter. C’est fini. Fini les hôpitaux surchargés, les malades qui s’étouffent, le confinement. Fini les quarantaines et le blocage absolu de Wuhan, mégalopole, centre industriel et nœud de communication essentiel.

Triomphe de la science chinoise.

Mais aucun dirigeant chinois ne prend la parole. Aucune instance officielle ne daigne publier le moindre communiqué. Aucune scène de liesse dans les rues des grandes villes de Chine.

Juste une vidéo YouTube publiée depuis Marseille.

2) Quelle était cette étude évoquée par Didier Raoult ?

La vidéo nous parle d’une étude qui « vient de sortir ».

Ah.

Question bête : c’est quoi pour une étude ? Elle a été publiée où ? Elle ressemble à quoi ?

Je pinaille ? Peut-être. Et de toutes manières j’y connais que dalle en études pharmacologiques (et en études scientifiques tout court). Mais juste par curiosité : on peut savoir quelle gueule elle a cette étude ?

source : https://twitter.com/Cdanslair/status/1242509697250402304 (« C dans l’air » – France 5 – 24 mars 2020)

On avait donc eu des études in-vitro sur la chloroquine et le Covid. In vitro c’est en éprouvette. Et l’ennui c’est que in-vitro, c’est pas que ça serve à rien, mais c’est que ça prouve pas grand chose. Parce que dans une éprouvette, il y a des tas de trucs qui marchent contre des tas de virus. Par exemple, dans une éprouvette, la chloroquine avait déjà marché dans le passé contre un tas de virus contre lesquels elle avait pas marché « in vivo ».

Mais on avait surtout cette fameuse étude. Et comme on nous l’explique dans cette vidéo que je vous ai mis ci-dessus, ben… C’était franchement pas du très costaud.

En résumé, 3 toubibs chinois avaient écrit une lettre à une revue, expliquant qu’ils avaient fait des essais qui semblaient concluants et que, promis juré, ils allaient bientôt publier un vrai article sur le sujet. Article qui ne sera jamais publié, tant le travail était faible.

Ben ouais, quand Didier Raoult nous annonçait que les Chinois avaient réglé le problème, c’était juste que 3 toubibs là-bas avaient envoyé une lettre à une revue.

Et si vous lisez la lettre en question, on nous parlait juste d’une efficacité apparente, très loin d’une « fin de partie ».

« Breakthrough: Chloroquine phosphate has shown apparent efficacy in treatment of COVID-19 associated pneumonia in clinical studies »

3) Les Chinois ont-ils misé à fond sur la Chloroquine ?

Les Chinois avaient donc trouvé le remède contre le Covid.

Donc ils ont soigné tout le monde avec ça ? Non ?

Ben si, écoutez cet extrait vidéo, daté du 28 février 2020 :

https://www.youtube.com/watch?v=mJl2nPHAo2g – Vidéo du 28 février 2020 – IHU de Marseille – « Chloroquine : pourquoi les Chinois se tromperaient-ils ? »

Ou lisez cet interview de Didier Raoult du 27 février, intitulée « Coronavirus : « Ce serait une faute médicale que de ne pas donner de chloroquine contre le virus chinois », selon le professeur Didier Raoult » :

« Les scientifiques chinois sont des gens très sérieux. Ce ne sont pas des zozos, et ils ont montré que la chloroquine marche. Ça serait honnêtement une faute médicale que de ne pas donner de la chloroquine au coronavirus chinois. Ça n’a pas de sens. »

https://web.archive.org/web/20200227152953/https://www.20minutes.fr/sante/2727411-20200226-coronavirus-faute-medicale-donner-chloroquine-contre-virus-chinois-selon-professeur-didier-raoult
– 20 minutes – 27 février 2020

Bon, et bien c’était clair. Les nouvelles venues de Chine ne laissaient pas tellement de place au doute.

Vraiment ?

Les Chinois étaient vraiment en train de miser sur la Chloroquine ?

Ben…

En fait, il y avait bien un protocole de soins que les Chinois faisaient circuler : « Handbook of COVID-19 Prevention and Treatment » (publié par divers instituts chinois).

On y mentionnait la chloroquine. Mais absolument pas comme LE traitement qui amenait la « fin de partie ».

Après avoir expliqué qu’il n’y avait encore aucune preuve d’un traitement antiviral efficace, on explique que « si le traitement de base ne fonctionne pas » on peut essayer la chloroquine… Avec toute une foule de contre-indications. Et ce parmi une série d’autres traitements à essayer.

Et même pour les essais, ils n’avaient pas l’air d’être si enthousiastes que ça les Chinois. Un doctorant suisse, Mathieu Rebeaud, (qui se fera connaître plus tard pour sa participation à une méta-étude sur le sujet et à un canular sur la chloroquine pourtant publié dans une revue) avait essayé d’en savoir plus sur les études en cours en Chine. Il partageait ce qu’il avait trouvé comme infos, et ça ne ressemblait pas à une ruée sur le traitement miracle.

Et si vous fouillez dans les archives des médias, vous verrez que quelques semaines plus tard, en juin 2020, une partie de la capitale chinoise s’était retrouvée confinée pour cause de Covid.

Vous constaterez aussi qu’en Chine on continuait frénétiquement à chercher un remède efficace comme nous l’explique cet article de mai 2020 :

Une équipe chinoise a réussi à identifier 14 puissants anticorps neutralisant le nouveau coronavirus à l’aide d’une méthode de séquençage unicellulaire avec le sérum de 60 patients guéris. Testé chez la souris, l’un de ces anticorps se montre efficace à la fois en prévention et en traitement. Des essais cliniques sont en préparation.

Et en Chine toujours, en été 2020, c’était la course au vaccin, les annonces qui se succédaient, les essais sur des dizaines de milliers de personnes et, parfois, les autorisations exceptionnelles de vacciner, même si tous les essais n’étaient pas terminés.

About 90% of Sinovac Biotech Ltd SVA.O employees and their families have taken an experimental coronavirus vaccine developed by the Chinese firm under the country’s emergency use programme, its chief executive said on Sunday.

Exclusive: 90% of China’s Sinovac employees, families took coronavirus vaccine, CEO says – Reuters – 6 septembre 2020

Plutôt étrange si l’on se dit que les Chinois disposaient depuis des mois d’un remède très efficace, sûr, bon marché et facile à produire…

Chloroquine et hydroxychloroquine : le tour de passe-passe

Il y a encore un aspect qui mériterait d’être développé ici.

J’avoue que ça, à l’époque, ça ne m’avait pas frappé tant que ça. Je peux invoquer comme excuse mon manque de connaissances scientifiques. C’est après coup, en lisant et écoutant divers commentaires, que j’ai eu la sensation d’un tour de passe-passe somme toute assez grossier.

Revenons à la question précédente : Les Chinois ont-ils misé à fond sur la Chloroquine ?

La chloroquine. Pas l’hydroxychloroquine.

Or, Didier Raoult avait rapidement adapté son discours et changé la chloroquine par l’hydroxychloroquine. Mais la fameuse étude chinoise qu’il avait brandie, tout comme le protocole de soins que j’évoquais plus haut, parlaient de CHLOROQUINE. Les arguments de type « les Chinois font ceci », se référait à la chloroquine (et encore une fois, les Chinois étaient loin de présenter la chloroquine comme LE remède qui mettait fin à la crise). Mais à l’IHU de Marseille, le « traitement Raoult » se basait sur l’hydroxychloroquine.

Sur ce tour de passe-passe, je vous renvoie aux propos du Dr Christian Lehmann dans cette vidéo…

Pour voir la vidéo entière : https://www.youtube.com/watch?t=243&v=QMwEFyUGCIc&feature=youtu.be

…ou dans cet article :

L’annonce de Didier Raoult sur l’efficacité spectaculaire d’un antipaludéen de synthèse, la chloroquine, a d’abord suscité un grand soulagement, immédiatement suivi chez beaucoup d’entre nous, professionnels de santé, d’un doute grandissant, devant les erreurs accumulées lors de ses prises de parole. Absence de toxicité, incitation à «se jeter» sur un médicament au maniement délicat. Lorsque nous découvrons l’article chinois sur lequel Raoult base sa communication de crise, nous sommes stupéfaits. Pas besoin d’avoir des connaissances particulières en méthodologie statistique pour comprendre que quelque chose cloche. Pas une donnée chiffrée. On ne sait pas quelle dose a été donnée, à quel type de patient, ni combien ont été traités. L’article n’a pas été peer-reviewed, c’est-à-dire revu par des pairs, décrypté, c’est un pur effet d’annonce. Alors, certes, dans cette période chaotique, on se dit que devant une révélation d’une telle importance, les Chinois ont voulu faire au plus vite, prévenir le monde entier. Et Didier Raoult, qui conseille, comme il l’explique avec une délicieuse modestie, les Chinois, meilleurs virologues du monde, a probablement eu droit à la primeur de cette révélation.

Sur YouTube, il poste le 28 février une interview étrange, «Pourquoi les Chinois se tromperaient-ils ?» dans laquelle, à plusieurs reprises, il reprend son interlocuteur avec un agacement évident : «Non, ce n’est pas la question qu’il faut me poser ! Il faut me demander…» Un groupe informel de médecins et de twittos se refile le lien. Nous nous frottons les yeux. Ce que Raoult fait passer pour une interview n’est en fait qu’une audience donnée à un de ses étudiants ou chargés de com. Nous lui conseillons d’ailleurs narquoisement de monter son sujet la prochaine fois avant de le diffuser. Une heure plus tard, la vidéo disparaît et revient sous une forme plus professionnelle pouvant donner l’illusion d’une vraie interview. Et rapidement, dans la presse qui commence à tourner ses micros vers le professeur marseillais, celui-ci modifie son propos, sans jamais se remettre en cause.

La chloroquine, hier spectaculaire et miraculeuse, disparaît comme par enchantement, remplacée du jour au lendemain par l’hydroxychloroquine (Plaquenil), un médicament différent, moins répandu. Si sa structure chimique est proche de celle du médicament antipaludéen, l’hydroxychloroquine (HCQ) est essentiellement utilisée dans des maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde, ou des maladies immunitaires comme le lupus. Elle ne traîne donc pas en grande quantité dans les armoires à pharmacie. Et sa toxicité cardiaque, bien réelle, est légèrement moindre que celle de la chloroquine. Raoult met en avant l’HCQ comme une immense découverte, continue comme à son habitude à ridiculiser ses détracteurs (…)

Personne, parmi ceux qui lui tendent un micro, ne lui pose la question que nous, généralistes, cardiologues, pharmacologues, urgentistes, réanimateurs, nous posons tous : par quel tour de passe-passe Raoult a-t-il changé en 48 heures de médicament miracle, au vu et au su de tous ? Et comment se fait-il que personne ne le voit ? Lui qui fait si grand cas de son image sur les réseaux sociaux, a-t-il soudain pris conscience du risque d’être confronté avec la chloroquine à une levée justifiée de boucliers et à des morts par automédication ?

Journal d’épidémie : «Le grand recensement des contre-vérités flagrantes sur la chloroquine» – Libé – 16 avril 2020

On ne pouvait pas savoir ?

Plus de 3 années se sont écoulées. La chloroquine n’a pas amené la fin de partie annoncée. Et au contraire cette histoire se révèle être un immense scandale sanitaire.

Et certains semblent surpris.

Alors que tout était déjà là, sous notre nez, au début de la pandémie.

Nombreux son celles et ceux qui avaient tiré la sonnette d’alarme, comme ce journaliste scientifique sur son blog :

Covid19 & chloroquine : à propos d’une étude très fragile, et d’un dangereux emballement médiatique et politique – 22 mars 2020

Je pourrais en cite beaucoup d’autres encore, comme cet article de Numérama :

Nicolas Martin déplore un discours triomphaliste basée sur une étude qui n’est pas viable, dans un contexte pourtant déjà suffisamment anxiogène. Si on peut comprendre l’envie d’aller vite, « on oublie que la recherche va déjà très vite, elle met déjà les bouchées doubles par rapport à toutes les épidémies précédentes. On aimerait un médicament miracle. Mais ça n’existe pas ». Les deux scientifiques que nous avons interrogés, ainsi que le présentateur de La Méthode scientifique, nous ont précisé que la chloroquine reste une piste prometteuse, dont on peut espérer une confirmation sérieuse. Cela ne changerait toutefois rien aux dégâts provoqués par l’hypermédiatisation des études de Didier Raoult. Car même si la chloroquine s’avérait fonctionnelle contre Covid-19 et faiblement toxique grâce à une bonne posologie et une bonne combinaison, la com’ spectaculaire et précipitée ainsi que la faiblesse scientifique des études du docteur Raoult auront ralenti la recherche sur ce sujet, en plus d’avoir ajouté de la confusion dans un contexte déjà troublé par une grave crise sanitaire.

Chloroquine : les graves erreurs scientifiques de la méthode Raoult – Numerama – 31 mars 2020

Ou encore là, dans Le Temps :

«Cet essai ouvert, sans placebo et non randomisé cumule les carences méthodologiques», commente Mathieu Rebeaud. «D’après nous, les résultats obtenus ne permettent pas de tirer de telles conclusions», ont écrit trois statisticiens britanniques spécialisés en recherche clinique, après avoir examiné ces travaux. «Cette étude souffre de problèmes méthodologiques de fond», commente Hervé Maisonneuve, médecin, blogueur et spécialiste de la publication scientifique. Et celui-ci d’ajouter: «Il y a manifestement des manquements déontologiques et un conflit d’intérêts.» Le rédacteur en chef de la revue, Jean-Marc Rolain, est également l’un des coauteurs de l’article, et collaborateur de Didier Raoult.

Chloroquine: les dessous d’une recherche controversée – Le Temps – 25 mars 2020

Mais ces mises en garde et ces objections ne seront guère entendues et passeront pour un coupage de cheveux en quatre de la part de quelques grincheux procéduriers.

Pourtant, même pour des personnes sans culture scientifiques, il y avait quelques questions toutes simples qui auraient dû alarmer tout le monde, notamment les milieux académiques, les médias et les décideurs politiques.

Pourquoi ne voyait-on arriver aucun communiqué triomphaliste en provenance de Chine sur ce remède miracle ? En quoi consistait cette fameuse étude dont parlait Didier Raoult dans sa vidéo ? Est-ce que les Chinois étaient en train de miser à fond sur la chloroquine ?

Il me semble qu’elles sont toutes simples ces questions. Et certaines personnes les ont posées. Mais en ce début de pandémie, dans la majorité des cas, les grands médias ont préféré vendre le récit d’un chercheur disruptif et atypique, détesté par le sérail, au milieu d’une rivalité Paris-Marseille.

Encore une fois, j’ai l’air de jouer au malin après coup. Mais je vous jure qu’à l’époque, je suivais tout ce battage médiatique et je ne pigeais vraiment pas qu’on nous parle de la coupe de cheveux de ce gars et des histoires de Parisiens contre Marseillais, sans chercher à savoir ce qu’il se passait vraiment en Chine avec cette histoire de « fin de partie ».

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